Jérémie, Paméla et Éric

Présentation du blogue

Nous sommes deux finissants du profil Lettres du cégep Marie-Victorin, Éric Veilleux et Paméla Brossard Déraspe, et ce blogue, qui prendra la forme de carnets de voyage, rend compte de notre expérience au Maroc, dans le cadre d'un voyage d'immersion culturelle. Au cours du dernier trimestre, nous avons étudié en profondeur l'oeuvre de l 'écrivain marocain Tahar Ben Jelloun et avons créé un dossier complet ( http://lettres.collegemv.qc.ca/?page_id=24). Dans le blogue, vous lirez nos textes qui raconteront non seulement notre première expérience au Maroc, mais aussi notre première expérience de voyageurs, guidés par un de nos professeurs de Lettres, Jérémie Lévesque, qui nous accompagne. Nos textes, inspirés par l'instant, la découverte et l'imaginaire, feront écho à notre lecture des romans de Tahar Ben jelloum, et particulièrement ses romans qui ont pour décor Fès, Tanger, Marrakesh.

mercredi 9 juin 2010

Tanger: histoire et musique

Une belle journée chargée aujourd’hui à Tanger. Journée qui permit de cerner encore mieux la ville, de la comprendre et de prendre son pouls à travers un bain de foule. Journée très culturelle, aussi, puisque nous avons fait la visite de trois musées et terminé la soirée dans un minuscule et charmant salon de musique où, chaque soir, de vieux amis se réunissent pour jouer ensemble et ravir leurs invités.

Il y a tant à faire et à voir ici. Mais peut-être de façon instinctive, c’est vers les hauts murs étroits et labyrinthiques de la médina que nous nous sommes élancés à la sortie de l’hôtel, arpentant son centre sinueux avec au moins deux idées derrière la tête : repérer le musée de la Légation américaine, mais aussi, et surtout, nous y perdre d’une façon toute naturelle en nous laissant diriger par nos intuitions et être complètement avalés par ces rues denses, interminables, bondées et exigües.



Il faut dire que la tâche n’y est pas difficile. Seul un habitant des lieux, un commerçant de longue date saurait s’y diriger avec aisance et certitude. Les touristes dépourvus de sens de l’orientation peuvent, certes, avoir recours à des guides, car la médina de Tanger, et même, je dirais, Tanger en entier, regorge de ces hommes errants, passant leur vie, ici et là, à récolter quelques dirhams en échange d’un abrégé sur le chemin à suivre ou sur la ville.

Mais nous n’eûmes nul recours à un guide dispendieux et capricieux aujourd’hui afin d’en apprendre davantage sur l’historique de la ville. C’est plutôt par les musées que nous pûmes reconstruire, par fragments, l’avènement de Tanger. Tout d’abord, puisque le Maroc fut le premier pays à avoir reconnu Les États-Unis d’Amérique comme une vraie nation, une brève incursion au musée de la Légation américaine s’imposait comme pertinente.

À l’intérieur de la bâtisse (première propriété américaine en dehors des États-Unis), nous découvrons des textes originaux de lettres échangées entre le premier président des États-Unis, George Washington, et le sultan du Maroc de l’époque. Ces documents, et plus généralement ce lieu, le musée, confirment peut-être de manière officielle le caractère moderne et ouvert de Tanger. Bien qu’étant opposés et différents des Américains, tant sur le plan religieux que politique, les Marocains furent les premiers à accepter l’essor de ce nouveau pays émergeant et libertin, et Tanger a été la ville choisie pour cette résidence américaine en pleine médina.



Notre apprentissage du passé de la belle ville portuaire se poursuivit avec la visite de l’exposition de La fondation Lorin, qui présentait des archives et photos diverses datant du siècle dernier. Puis, une visite au vaste musée de la Kasbah qui, par la conservation de plusieurs pièces archéologiques, propose à ses visiteurs une synthèse des époques majeures qu’a connues la ville islamique, de la préhistoire à nos jours.
Mais c’est en sortant du musée que l’immersion culturelle fut plus intime et totale. En passant devant une sorte de petit salon aux murs tapissés, nous fûmes invités à venir y entendre, en soirée, un groupe de musique traditionnelle.

L’expérience fut bien sûr extraordinaire, et dès les premières notes, la musique emplit la pièce d’une chaleur et d’une convivialité uniques. Ce moment partagé avec des inconnus d’une autre patrie me sembla aussi agréable et sympathique qu’une soirée passée avec des amis de longue date. La musique rassemble tous les gens, tous les peuples. 

PAR PAMÉLA

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