Jérémie, Paméla et Éric

Présentation du blogue

Nous sommes deux finissants du profil Lettres du cégep Marie-Victorin, Éric Veilleux et Paméla Brossard Déraspe, et ce blogue, qui prendra la forme de carnets de voyage, rend compte de notre expérience au Maroc, dans le cadre d'un voyage d'immersion culturelle. Au cours du dernier trimestre, nous avons étudié en profondeur l'oeuvre de l 'écrivain marocain Tahar Ben Jelloun et avons créé un dossier complet ( http://lettres.collegemv.qc.ca/?page_id=24). Dans le blogue, vous lirez nos textes qui raconteront non seulement notre première expérience au Maroc, mais aussi notre première expérience de voyageurs, guidés par un de nos professeurs de Lettres, Jérémie Lévesque, qui nous accompagne. Nos textes, inspirés par l'instant, la découverte et l'imaginaire, feront écho à notre lecture des romans de Tahar Ben jelloum, et particulièrement ses romans qui ont pour décor Fès, Tanger, Marrakesh.

mardi 15 juin 2010

Les Berbères québécois

Aujourd’hui, vendredi, nous avons visité la tannerie de Fès. La tannerie n’est pas difficile à trouver : il suffit de se balader dans la médina et tout le monde veut vous y amener. Même pas la peine de vous fier à un guide, tous les commerçants vous pointent constamment la direction qui mène vers la tannerie.

C’est que le Maroc – particulièrement la ville de Fès – est une ville dont l’économie repose sur les retombées financières du tourisme. Et pour encourager le tourisme à Fès, il faut que les citoyens aient une fierté à présenter.

La fierté de Fès est la tannerie. Selon ce qu’un employé de la tannerie nous a indiqué, la tannerie de Fès est une coopérative qui utilise des moyens de production traditionnels et écologiques à partir de ressources naturelles propres aux Maroc. En visitant cet endroit, nous découvrons donc plusieurs articles de cuir fabriqués sous nos yeux, à la bonne vieille méthode marocaine.


Mais aujourd’hui, nous ne pouvions pas voir les artisans à l’œuvre, car c’est vendredi; et le vendredi est la journée de repos en terre musulmane. Mais malgré le jour de repos, rien ne nous empêchait d’acheter des produits créés par les artisans de la tannerie. Des sacs, des babouches, des portefeuilles, des blousons et autres articles de cuir. Mais la particularité dans le processus même de vente, ce sont ces produits vendus à des prix démocratiques. Ce que le vendeur voulait dire en nous l’expliquant, c’est qu’il faut marchander et négocier avant d’acheter.

N’oublions pas qu’a « Fès plus qu’ailleurs, les gens ont une passion pour l’argent. »[1] Cette passion se manifeste dans l’art de la négociation.

L’art de la négociation : le sport national du Maroc! On ne peut s’en sortir sans négocier! Et notre vendeur est un Berbère, et selon ce qu’il nous a confié, les Berbères sont réputés pour être de redoutables négociateurs. Je ne sais pas s’il nous a donné cette information pour nous intimider, mais ce que j’en ai compris, c’est que je devais me métamorphoser en berbère québécois.

Et c’est ce que nous avons fait. Paméla et moi avions acheté un sac de cuir au rabais après une chaude lutte avec le vendeur; et Jérémie s’est acheté des babouches de cuir. Lorsqu’il les a mises dans ses pieds et que les jambières de son pantalon sont retombées sur le haut des babouches, j’ai cru qu’il avait des bottines de cowboy. Je me suis même bouché les oreilles lorsqu’il s’est mis à marcher, de peur d’entendre le son d’un éperon; j’ai tellement tout entendu et tout vu dans la médina de Fès que je ne serais pas surpris d’y trouver le son typique du far-ouest!

Ah! la médina de Fès… seulement d’y penser et j’ai la nausée.


[1] Tahar BEN JELLOUN, La Nuit de l’erreur, Éditions du Seuil, Paris, 1997, p. 20.

PAR ÉRIC

5 commentaires:

  1. Mais elles sont où ces fameuses babouches ? Il faut les prendre en photo !!!! :D :D :D

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  2. RAMENEZ-MOI DES BOTTES ! JE PAYERAI LES FRAIS DE TRANSPORT PERSONNELS !et les bottes bien entendu.
    J'aimerais bien un sac aussi, tant qu'à y être.


    van

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  3. Chers étudiants,

    Vous lire est plaisir et vos récits sensibles font resurgir certains souvenirs; le vertige de l'occidental à l'entrée d'une médina, l'odeur délicieusement écoeurante des pâtisseries au miel et celle répugnante d'une brouette remplie de têtes de veau, la sauce aux prunes d'une tajine, le sac en cuir difficlement négocié autour d'un thé, les transports pénibles, les enfants qui veulent toucher nos cheveux, la prière, les regards et les rires.

    La rigueur du blogue peut parfois être lourde, mais il y a des yeux curieux qui vous lisent et qui attendent de nouvelles péripéties.

    À vous trois, bon voyage et on attend une photo des babouches de Jérémie !

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  4. «et celle répugnante d'une brouette remplie de têtes de veau»???????????

    Guy

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  5. Pour votre plus grande déception, nous n'avons pas pris de photo des babouches de Jérémie...
    sniff...
    Mais si nous formons une alliance solide, nous pouvons le forcer à prendre ces foutus babouches en photos. Il est encore au Maroc avec sa bien-aimée, et - surtout! - son appareil photo. Il pourra prendre ses babouches en photo et les publier sur le blogue.
    Allez Jérémie! Tu peux le faire! Prends-les en photo!!

    Pour Vanessa, désolé mais nous avions quitté Fès depuis un petit bout de temps lorsque tu as publié ce commentaire. L'avoir su avant, je t'aurais acheté un sac suberbe! Il y en avait qui t'aurais tellement excité!! J'en ai même vu un qui ressemblait à ton sac artisanal, seulement en vrai cuire!!!!!
    Je suis certain que tu as l'eau à la bouche!!!!

    C'est un plaisir de lire un commentaire de Marie-Claude! Je suis content que tu participes à notre blogue!! Et surtout, je suis content que tu revois le Maroc comme tu l'as connu dans nos texte.
    Pour ce qui en est des brouettes remplies de tête de veau que GuYly-GuylY a surligné, j'en ai pas rencontré, mais j'imagine l'odeur ÉPOUVANTABLE que cette brouette devait dégagé! Pour avoir visité la médina de Fès, je peux vous assurer que j'ai senti les pires odeurs reliées à la viande!
    Éric

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