Jérémie, Paméla et Éric

Présentation du blogue

Nous sommes deux finissants du profil Lettres du cégep Marie-Victorin, Éric Veilleux et Paméla Brossard Déraspe, et ce blogue, qui prendra la forme de carnets de voyage, rend compte de notre expérience au Maroc, dans le cadre d'un voyage d'immersion culturelle. Au cours du dernier trimestre, nous avons étudié en profondeur l'oeuvre de l 'écrivain marocain Tahar Ben Jelloun et avons créé un dossier complet ( http://lettres.collegemv.qc.ca/?page_id=24). Dans le blogue, vous lirez nos textes qui raconteront non seulement notre première expérience au Maroc, mais aussi notre première expérience de voyageurs, guidés par un de nos professeurs de Lettres, Jérémie Lévesque, qui nous accompagne. Nos textes, inspirés par l'instant, la découverte et l'imaginaire, feront écho à notre lecture des romans de Tahar Ben jelloum, et particulièrement ses romans qui ont pour décor Fès, Tanger, Marrakesh.

dimanche 20 juin 2010

Calme et sagesse du temps et de l’espace: Moulay Idris

Nous ne sommes que de passage à Meknès.
Une journée et demie.

Initialement, nous n’avions pas prévu nous arrêter à Meknès; mais le détour vaut Moulay Idris et Volubilis.

Moulay Idris est une petite ville sainte située près de Meknès. En partant de Meknès, il faut faire un parcours d’environ trente minutes de taxi sur une route entourée de champs.

En arrivant à Moulay Idris, la première chose qui frappe de cette petite ville sainte est la beauté du paysage. Mais dès que l’on débarque du taxi, nous sommes vite interpellés par des guides ou de faux guides qui veulent nous faire visiter la ville. L’un d’eux, un Berbère, s’impose avec gentillesse et il nous fait constater la deuxième chose frappante de cette ville : la bonté des gens de Moulay Idris.

Notre guide se nomme Abdul, et il nous amène visiter des lieux extrêmement chaleureux de la ville sainte. Ce Berbère marche lentement et parle avec plaisir, ce qui est très bien, car Moulay Idris est un village paisible, calme et accueillant qu’il faut visiter en toute quiétude. D’ailleurs, Abdul nous a cité un proverbe berbère qu’il ne faut pas oublier : « Celui qui est pressé est déjà mort. » Un être attachant cet Abdul!



Notre guide patient nous amène d’abord au mausolée de Moulay Idris, l’un des plus importants lieux de pèlerinage dans le monde musulman. Par respect, nous ne sommes pas entrés puisque ce lieu, comme pratiquement tous les mausolées, n’accueille que les musulmans. Mais c’est néanmoins très intéressant de se retrouver, stupéfait et contemplatif, en face de ce légendaire mausolée.

Puis, nous marchons dans les petites rues de Moulay Idris. Jamais je n’ai rencontré de gens aussi accueillants; des inconnus vous saluent et vous souhaitent la bienvenue dans un français cassé. Ils n’essaient pas de vous vendre des articles comme à Fès; leur gentillesse est plus que sincère, toute naturelle.

Mais le moment le plus merveilleux de notre passage à la ville sainte fut lorsqu’Abdul nous amena dans un endroit élevé du village, nous permettant une vue de survol sur l’ensemble de Moulay Idris. Tout était mémorable! L’air frais; la beauté et la chaleur du paysage; la vue des montagnes à gauche et celle du village à droite.

Et pour bien clore notre visite à Moulay Idris, Abdul nous a amenés déjeuner [on dit diner au Québec] chez une dame fort sympathique : une enseignante de l’arabe qui s’est fait un plaisir de discuter de sa passion d’enseigner avec Jérémie. Chez cette enseignante, une vieille dame, édentée, aux yeux qui louchent et au dos bossu, nous a préparé un déjeuner succulent. Cette vieille dame était d’une bonté exceptionnelle. Abdul nous a installés sur une terrasse donnant une vue chouette sur la ville, et nous nous sommes régalés.

Malheureusement, nous ne pouvions rester plus longtemps; le temps passait, et Volubilis nous attendait.

Après avoir salué et embrassé Abdul et la vieille dame édentée, nous nous sommes dirigés vers la sortie du village qui menait à la route de Volubilis. En sortant, un gamin à dos d’âne suivait la route devant nous. Une étrange tristesse m’a envahi. Depuis le début du voyage, nous sommes sans cesse en train de quitter des personnes et des endroits attachants.

Et chaque fois, j’ai l’impression de quitter une partie de moi-même.



Et chaque fois, j’espère en retrouver une autre partie dans le prochain lieu visité. C’est ce qui s’est produit chaque fois que nous avons quitté un endroit. Il faut maintenant voir ce qui se passera à Volubilis.

Par Éric

2 commentaires:

  1. «Une étrange tristesse m’a envahi. Depuis le début du voyage, nous sommes sans cesse en train de quitter des personnes et des endroits attachants.»

    Flaubert connaissait bien ce sentiment. À la fin de L'ÉDUCATION SENTIMENTALE, il trouve cette belle formule: «l'amertume des sympathies interrompues»...

    Bonne fin de séjour marocain, cher Éric.

    Christian b.

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  2. Je ne connaissais pas cette formule de Flaubert puisque je n'ai pas encore lu L'ÉDUCATION SENTIMENTALE.
    Mais merci sincèrement pour tes commentaires. Pour ce qui en est de la fin de mon séjour, ce fut agréable, mais le retour est extrèment pénible...

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